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Hommage aux Morts pour la France

Officiels

Allocution de M. François-Xavier PRIOLLAUD

En ce 5 décembre, cérémonie commémorative en hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

Le devoir de mémoire plutôt que la guerre des mémoires.

Si nous avons hier été en guerre les uns contre les autres, nous sommes aujourd’hui en guerre, les uns avec les autres, contre un même ennemi, le terrorisme, et à la quête d’un même idéal : la paix et la liberté. 

Jeudi 5 décembre 2019
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Monsieur le Conseiller départemental  
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs représentant les Autorités civiles et militaires,
Madame et Messieurs les Présidents d’associations patriotiques,
Madame et Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,

Discours de M. François-Xavier PRIOLLAUD
Maire de Louviers, Vice-Président de la Région Normandie

Le 5 décembre 2002, Jacques Chirac inaugurait le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc sur le quai Branly, dans le 7e arrondissement de Paris. 

Construit pour commémorer les conflits d’indépendance ayant eu lieu en Afrique française du Nord de 1952 à 1962, le Monument célèbre la mémoire des 23 000 soldats morts pour la France, français et harkis, ainsi que celle des victimes civiles.
L’ancien Président, qui nous a récemment quittés aimait à rappeler que « « Fidèle à ses principes et à son histoire, la France associe, dans un même hommage, ses enfants de toutes origines, morts pour la France ». 

Durant dix ans, entre 1952 et 1962, ils furent plus d’un million et demi à être appelés à servir sur cette terre d’Afrique du Nord. Au total, ce sont 23 000 soldats français et 200 000 civils qui ont perdu la vie en Afrique du Nord. N’oublions en effet jamais les civils innocents, victimes des attentats aveugles du FLN ou de l’OAS, les harkis odieusement abandonnés et massacrés honteusement, et les blessés très nombreux : tous méritent d’être honorés à la hauteur du sacrifice qu’ils ont consenti.

Hommage

Nous sommes rassemblés en ce 5 décembre pour saluer leur dévouement, leur courage et leur jeunesse sacrifiée. 

Mesdames et Messieurs,

La guerre d’Algérie, qui a mis tant de temps à porter son nom, mais aussi les combats du Maroc et de Tunisie ont si fortement marqué les mémoires que les plaies ouvertes il y a 60 ans ne sont toujours pas refermées. 
On peut chercher des responsables et des coupables, mais chacun sait que le chemin de la vérité est aussi un chemin de souffrances. C’est pourquoi il ne s’agit aujourd’hui ni de célébrer une défaite, ni de célébrer une victoire. Il s’agit avant tout de reconnaître le traumatisme des victimes d’une période ô combien douloureuse de notre Histoire. 

Mais vous me permettrez de penser que la vertu des commémorations est aussi de tracer un second chemin : celui de l’apaisement et du rassemblement. Car le devoir de mémoire ne doit surtout pas conduire à raviver la guerre des mémoires.

Mesdames et Messieurs,

La guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie ont profondément et durablement transformé le destin de nos pays et de familles entières. 

Pour qu’hier, ces guerres n’aient pas servi à rien, il nous appartient aujourd’hui d’œuvrer sans relâche à bâtir des ponts entre les deux rives de la Méditerranée, entre l’Europe et l’Afrique du Nord. 

Et si nous faisions preuve en cet instant d’un peu d’optimisme ? Car l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont des atout incroyables pour rayonner dans le monde d’aujourd’hui. Je veux parler de leur jeunesse, de leur culture, de leur talents. 

J’accompagnais il y a trois semaines le président de la Région Normandie au Maroc, à Rabat puis à Tanger. J’ai redécouvert un pays moderne, doté d’infrastructures en plein essor et plus que jamais tourné vers les grands défis de demain : la transition énergétique, une agriculture durable, une société de plus en plus tournée vers la connaissance et l’émancipation.

Mais je pourrais aussi vous parler de la Tunisie qui, depuis son printemps arabe, est une démocratie en construction qui a donné 3 Prix Nobel de la Paix et qui a besoin de nous. Il nous appartient de soutenir de toutes nos forces l’émergence d’une démocratie moderne en Tunisie. C’est d’ailleurs ce que la Normandie fait en développant une coopération ambitieuse avec la région de Médenine, dans le Sud du pays, à la frontière avec la Libye.

Et regardez enfin ce qui se passe depuis quelques mois en Algérie. Observez la maturité et la responsabilité du peuple algérien pour réussir une transition apaisée, dans le calme vers un régime politique alternatif.

Cérémonie

Mesdames et Messieurs,

On peut se réfugier derrière nos peurs et vivre dans la nostalgie d’un passé révolu . Mais on peut aussi considérer que nous avons changé de siècle. 

Et si nous avons hier été en guerre les uns contre les autres, nous sommes aujourd’hui en guerre, les uns avec les autres, contre un même ennemi, le terrorisme, et à la quête d’un même idéal : la paix et la liberté. 

Il est temps que le XXIe siècle, qui a commencé il y a déjà 20 ans, s’émancipe enfin des fardeaux du 20e siècle que, de part et d’autres des deux rives de la Méditerranée, nous n’avons que trop porté.

Tourner une page, ce n’est pas oublier ce qui s’est passé. Tourner une page, c’est tout simplement continuer à vivre.

Vive la République et Vive la France !